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Premières Nations – Oser la rencontre

Publié le 2018-03-02

Nous expérimentons toutes et tous à L’Arche ce que veut dire « Oser la véritable rencontre avec la différence », qu’il s’agisse d’une personne, d’un groupe ou d’une culture différente.

Parmi les grandes rencontres qui ont eu lieu cette année, il y a eu celle entre les Premières Nations et les « peuples immigrés » qui s’est tenue au sanctuaire Notre-Dame-du-Cap à Trois-Rivières au Québec les 30 et 31 mai 2017. Nous vous présentons un retour sur cet événement à l’occasion de la Journée internationale des peuples autochtones, célébrée le 9 août de chaque année.

On pourra se demander quel est le lien entre les peuples autochtones et les communautés de L’Arche…

Bernard Ménard, un « ancien » de l’Arche et l’initiateur de la rencontre répond sans hésiter : « Le sens d’appartenir à une entité plus large qu’à une famille individuelle, c’est très fort à L’Arche et chez les Amérindiens, et aussi le combat pour la dignité. »

Bernard Ménard ajoute que la compassion pour les personnes marginalisées ne suffit pas, nous partageons, en tant que collectivité, la responsabilité de leur intégration.

Le mode de vie individualiste contemporain tend à nous faire croire que la générosité (les dons, subventions et programmes d’aide) dispense la société de prendre ses responsabilités vis-à-vis d’une partie de la population. Alors qu’il n’est possible d’offrir de véritables espaces d’intégration et d’épanouissement aux personnes marginalisées qu’en allant au-delà de l’acte de bienfaisance.

Cela prend, pour commencer, une véritable rencontre au-delà des idées préconçues et autres préjugés, et de reconnaître que nous avons beaucoup à apprendre de ces personnes.

Cette rencontre avec la différence et le plein apport de chaque personne, quelle que soit sa condition, nous la vivons quotidiennement à L’Arche, elle est imbriquée dans notre culture de vie communautaire.

La rencontre du 30-31 mai dernier à Notre-Dame-du-Cap a réuni 250 autochtones et une centaine d’allochtones, les « immigrés », qui ont osé la rencontre. Ils ont, tel que nous en témoignons à L’Arche, fait l’expérience de vivre avec, et non pas seulement de parler de.

Les Autochtones venaient de 11 communautés différentes, d’aussi loin que Schefferville et Natashquan sur la côte Nord.

Ce qui ressort clairement de ces deux jours de rencontre, c’est la grande qualité d’écoute propre à la culture des Premières Nations. Les ateliers se sont déroulés dans le respect total de chaque expression, peut importe la durée ou les difficultés d’allocution. Aucun signe d’impatience dans l’assemblée des autochtones. Il est évident que dans la culture amérindienne, chacun a sa place, et que chacun a pleinement droit à la parole.

Un autre point en commun que partagent les communautés de L’Arche et les communautés des Premières Nations, c’est l’importance des cercles de paroles. Nos « démocraties » contemporaines ont encore beaucoup à apprendre de cette véritable écoute mutuelle au-delà de toute forme hiérarchique.

De l’importance de l’écoute sans préjugés

Le point de départ incontournable de tout cercle de parole, de partage ou de soutien, c’est d’apprendre à « écouter sans juger ». Pas aussi facile à accomplir qu’à dire. C’est cette écoute sans jugement qui permet de créer un climat de confiance, d’inclusion, de communion et de guérison.

Cela présuppose en partant une reconnaissance de notre profonde interdépendance, du fait que chaque personne est unique et que chaque personne participe pleinement à l’harmonie de l’ensemble auquel elle participe.

À l’inverse des cultures contemporaines, de plus en plus centrées sur l’individualisme au travers de la compétitivité et de la réussite personnelle, toutes les cultures autochtones reconnaissent que l’ensemble des êtres vivants sont profondément interreliés et coresponsables.

Shane Tabobondung, chef de la Première nation Wasauksing, l’exprime magnifiquement en quelques mots : « Notre vision du monde est riche d’enseignements sur la responsabilité, une responsabilité plus profonde que celle envers soi-même; une responsabilité envers tout un chacun et même au-delà, une responsabilité envers la vie. Le sentiment qui s’en rapproche le plus est l’amour, et lorsqu’on le retire, on reste avec un trou, un vide dans la poitrine. »

Comme mentionné plus tôt, ce sens de la responsabilité va beaucoup plus loin que la pensée ou l’action de bienfaisance. Et pour arriver à éveiller cette coresponsabilité sociale, le cercle de parole se veut beaucoup plus qu’un partage de points de vue.

 

Françoise Lathoud, une enseignante de l’Université d’Ottawa qui a maintes fois expérimenté la place du cercle de parole dans le système scolaire, cite Roger Echaquan, un Ainé attikamek : il s’agit de « parler avec son cœur. On ne doit pas mettre de doute, car le doute éloigne l’esprit. » Roger Echaquan parle d’« être complètement présent », de « faire le vide », de « ne faire qu’un » avec le cercle, pour « capter au-delà des mots ».

De nos jours, le cercle de parole ancestral est intégré dans les nouveaux modes de gestion afin d’éviter les biais et abus de pouvoir du système hiérarchique, et ainsi de favoriser une prise de décision consensuelle.

Un parcours unique auprès des personnes marginalisées et de la vie communautaire

L’initiateur de cette rencontre avec les Premières nations a participé à la croissance de L’Arche au Canada. Bernard Ménard a vécu 7 ans à L’Arche La Caravane, alors située dans le petit village de Green Valley, près d’Alexandria en Ontario. Il a également organisé de nombreuses retraites pour les communautés de L’Arche dans les deux langues.

Passionné par le courant communautaire qui est apparu dans les années ‘70, il a entrepris une thèse de doctorat sur le sujet à Berkeley et a visité 153 communautés réparties dans 7 pays. C’est à la suite de cette recherche qu’il a choisi de s’engager à L’Arche.

Il a pu découvrir, comme de nombreuses personnes qui vivent dans les communautés de L’Arche, que le principal handicap des personnes handicapées ou présentant une déficience intellectuelle provient du regard que l’on porte sur eux.

Maintenant âgé de 84 ans, il adhère avec autant de ferveur à l’urgence d’une « plus grande solidarité avec les personnes marginalisées dont la société commence à peine à découvrir les richesses. »

Après son implication auprès des personnes ayant une déficience intellectuelle et la cause environnementale, il a entre autres monté un événement en ligne pour contribuer à changer le regard porté sur les homosexuels.

Sensible au cloisonnement des communautés amérindiennes imposé par le système de réserves, il s’est demandé s’il était possible d’organiser une rencontre pour que les Premières Nations puissent mieux se connaître entre elles, et aussi pour que l’on puisse apprendre d’elles.

Pour Bernard Ménard, face aux murs et aux nouvelles formes de division dont témoignent notre monde contemporain, ce sont de tels gestes de solidarité orientés vers la compréhension mutuelle qui portent l’espérance du monde.

Mission accomplie, cette première rencontre a été un succès et les participant-e-s ont clairement exprimé le désir que l’aventure se perpétue. L’événement sera donc repris les 31 mai et 1er juin 2018. Si vous l’avez manqué cette année, faites-vous le cadeau d’en être l’an prochain!

Photos : Cercles de parole sur l’écologie, la justice-réconciliation, la spiritualité et la dépossession des territoires ancestraux lors de la « Rencontre entre Premières Nations et peuples immigrés »


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